La Suède, historiquement neutre, a opéré un tournant stratégique en décidant de postuler pour adhérer à l’OTAN, une décision profondément ancrée dans le contexte de l’agression russe en Ukraine. Depuis les guerres napoléoniennes, la Suède avait adopté une politique de neutralité, évitant toute implication directe dans les conflits mondiaux, y compris durant les deux Guerres mondiales et la Guerre Froide. Toutefois, l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie en février 2022 a modifié la donne, incitant la Suède à reconsidérer sa position de non-alignement militaire pour rechercher une adhésion à l’OTAN.
Ce revirement s’explique par une prise de conscience croissante des menaces sécuritaires émanant de la Russie, notamment après l’annexion de la Crimée en 2014 et les opérations militaires en Ukraine. La Suède a progressivement augmenté sa coopération avec l’OTAN, notamment par le biais de l’accord sur le pays hôte signé en 2014, permettant des exercices conjoints sur le sol suédois et le déploiement de forces des États membres de l’OTAN en réponse aux menaces.
L’application suédoise pour adhérer à l’OTAN a également été motivée par une volonté de contribuer à la sécurité collective. Malgré une dépense militaire inférieure au seuil de 2% du PIB recommandé par l’OTAN, la Suède s’est engagée à augmenter ses dépenses pour atteindre cet objectif d’ici 2026, en renforçant son armée, sa marine, et ses forces aériennes. Cette dynamique de renforcement s’inscrit dans un contexte où la Suède, consciente des avantages stratégiques de sa géographie notamment vis-à-vis de la Russie, aspire à jouer un rôle actif dans la sécurité régionale et européenne.
L’adhésion de la Suède à l’OTAN, officialisée le 7 mars 2024, marque une étape significative dans l’évolution de la politique de sécurité européenne, reflétant un basculement des pays scandinaves vers une intégration dans les structures de défense collective en réponse aux agressions russes. Cette évolution indique un renforcement de l’OTAN et une solidarité accrue parmi ses membres face aux défis sécuritaires actuels, notamment à la lumière des tensions dans la région de la Baltique et les menaces potentielles sur des zones stratégiques comme l’île de Gotland.
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